Assomption de la Vierge Marie
Abbé Jean Compazieu | 8 août 2021Marie, « la première en chemin »
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Quand nous lisons les évangiles et les divers livres du Nouveau Testament, nous trouvons des textes qui nous parlent de Noël, Pâques, l’Ascension de Jésus, la Pentecôte. Mais aucun ne fait état de l’Assomption de Marie. Cette fête n’est donc pas née de la Bible ni de la recherche des théologiens. Ce sont les chrétiens qui ont commencé à la célébrer. Ils ne pouvaient pas admettre que le Christ ressuscité ait pu laisser le corps de sa mère dans la terre.
C’est ainsi que cette fête a été célébrée au cinquième siècle. Et quand le pape Pie XII promulgua le dogme de l’Assomption, il ne fit que ratifier cette tradition : Marie est entrée corps et âme dans la gloire de Dieu. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont invités. C’est pour répondre à cette invitation que des hommes, des femmes et des enfants se rassemblent nombreux dans les sanctuaires dédiés à Marie, à Lourdes, Fatima, La Salette et dans divers autres lieux de pèlerinage. Ensemble, nous nous tournons vers Marie pour implorer sa protection.
Les lectures bibliques de ce jour nous apportent un enseignement de la plus haute importance. Nous avons tout d’abord le récit de l’Apocalypse de Saint Jean. C’est un texte écrit en période de persécution. C’est pour cette raison qu’il est écrit en langage codé et symbolique. Cette femme qui intervient dans l’histoire est d’abord la communauté juive restée fidèle à l’attente du Messie. C’est elle qui donne le jour à l’enfant promis, celui qui va sauver son peuple. Les forces du mal n’auront aucun pouvoir contre lui. Jésus ressuscité est vainqueur du mal et de la mort.
L’apocalypse nous parle d’un énorme dragon, rouge feu. L’auteur de ce livre ne donne aucune précision sur ce dragon. Est-ce Lucifer, l’ange révolté ? L’empereur Romain qui persécute les chrétiens ? Ou tout simplement chacun de nous avec ses tendances égoïstes. En fait, c’est sûrement les trois en même temps. Les chrétiens persécutés sont prévenus que la vie chrétienne est un combat de tous les jours contre les puissances du mal. Ils ne doivent pas prendre de risques inutiles mais en même temps, ils doivent rester fermes dans leur foi.
Saint Jean nous annonce une bonne nouvelle : il nous dit que le mal n’aura pas le dernier mot. Le Christ vainqueur veut nous associer tous à sa victoire sur le mal et la mort. Et Marie est là pour nous apprendre à faire naître le Christ dans le cœur de tous ceux qui nous sont confiés. Malgré nos chutes et nos échecs, nous pouvons la prier de nous garder courageux dans notre combat contre le péché. Si nous le voulons bien, elle sera toujours là pour nous aider à nous relever et nous inviter à suivre le Christ. Comme à Cana, elle ne cesse de nous dire : “Faites tout ce qu’il vous dira”.
Dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, saint Paul nous adresse une bonne nouvelle. Il insiste sur la conséquence inouïe de la résurrection de Jésus : c’est un événement majeur qui nous concerne tous : “Jésus n’est pas ressuscité pour lui tout seul mais pour tous.” Par sa mort et sa résurrection, il nous a ouvert un passage vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. Nous sommes tous appelés à cette victoire. Notre Dieu n’est pas le “Dieu des morts” mais le “Dieu des vivants”. Il veut que nous ayons la vie en abondance. Cette fête du 15 août est une fête de la vie.
C’est pour cette bonne nouvelle que Marie rend grâce à Dieu. Avec lui, les premiers sont les derniers. Les petits, les humbles, les exclus ont la première place dans son cœur. Marie se reconnait proche d’eux ; elle le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement. C’est cet amour qui l’a poussée à faire ce long déplacement pour se rendre chez sa cousine Élisabeth. Et c’est au nom de ce même amour qu’elle accueille tous ses enfants. Elle est là pour nous ramener au christ et à son Évangile. Avec Marie, notre vie actuelle est une marche à la suite du Christ vers cette grande fête que Dieu nous prépare.
Cette fête de l’Assomption de Marie est donc pour nous l’occasion d’une grande joie. Mais en disant cela, il nous faut éviter une confusion. Nous ne prions pas Marie comme une déesse. La prière que nous faisons passer par elle est orientée vers Dieu. Notre ancien évêque (Mgr Bourrat) disait : quand nous crions “Marie”, l’écho répond “Jésus”. La fête de l’Assomption nous est donnée pour rendre “grâce à Dieu avec le cœur de Marie”. Avec elle, nous chantons et nous proclamons : “Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Tout le magnificat est entièrement tourné vers le Seigneur qui réalise des merveilles.
En ce jour, nous nous associons à la joie de Marie. Elle est proclamée bienheureuse parce qu’elle a cru. Elle a rejoint son Fils dans la gloire du Père. Ce que Dieu a réalisé pour elle, il le veut aussi pour chacun de nous. Jésus est parti “nous préparer une place”. Heureux sommes-nous si nous croyons. L’heure où nous quitterons cette terre sera notre assomption. Que cette fête fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie ; qu’elle fasse grandir notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour avec elle sa gloire. Amen
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L’Assomption ! Marie se retire du monde pour rejoindre Jésus. Elle est accueillie au ciel par son Fils, comme elle l’avait accueilli sur terre. Sa vie est marquée par la foi et la reconnaissance en Dieu. Dès qu’elle est choisie par Dieu pour être sa demeure auprès de l’humanité, elle est transportée de joie et rend grâce au Seigneur. « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. » (Lc 1:46-48) En ce jour de fête, cette ‘humble servante’ est acclamée spécialement par toute la terre !
Le ‘Magnificat’ reflète l’âme et la personnalité tout entière de Marie. Son ‘Oui’ l’a élevé au plus haut rang de toute l’humanité. Dès l’annonce de l’ange Gabriel, elle a ressenti cet immense honneur d’être au plus près de Dieu : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. » (Lc 1:30-31) Dès lors, en toute hâte, elle s’empresse d’aller partager à Élizabeth, sa cousine, la merveille que Dieu a opérée en elle, si bien que l’enfant de celle-ci tressaille lui aussi de joie dans le sein de sa mère. « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. » (Lc 1:42-44) s’est exclamée Élizabeth ! Marie ne conserve pas pour elle seule cette ‘Bonne Nouvelle’ mais, avec générosité elle va l’offrir au monde. Marie nous montre que la vie est faite pour être offerte, qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.
Dans la plénitude du bonheur, Marie n’anticipe pas les épreuves et les difficultés de l’avenir. Elle vit la joie présente en sachant que le Seigneur est là, à ses côtés, pour lui donner force et sagesse pour aller de l’avant. Toute sa vie, Marie a vécu intensément les joies comme les peines avec Jésus. Depuis sa conception, sa naissance, jusqu’à sa période messianique. Auprès de Lui, Marie ne s’est pas seulement contentée de faire son devoir en s’occupant des aspects pratiques pour son Enfant, elle cherche à découvrir la signification des événements et le but divin derrière chaque moment de grâce et chaque épreuve, derrière chaque parole et chaque geste de Jésus. « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (Luc 2:19) Son cœur est comme le caisson d’un instrument de musique, récoltant toutes les notes divines et restituant avec fidélité les accords harmonieux de Dieu. Son âme est comme la surface sereine d’un lac capable de refléter fidèlement le ciel et le soleil.
Sa vie, tout empreinte de la présence du Seigneur, nous invite aujourd’hui à garder avec confiance notre foi en Dieu. Sur la Croix, en la personne de Jean, Jésus nous a désigné Marie comme mère : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère.’ Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jn 19:26-27) Nous sommes donc invités à prendre la Vierge Marie chez nous comme notre Mère. Aux noces de Cana, elle a intercédé auprès de son Fils quand le vin vient à manquer. Dès à présent, elle nous accompagne dans notre cheminement vers Dieu. Et qui mieux qu’elle peut intervenir en notre faveur ? Elle est si proche de nous ! Avec une bonté toute maternelle, elle est notre ambassadrice auprès de son Fils ! Elle est notre meilleure conseillère. Elle nous invite à réaliser avec confiance tout ce que Dieu nous suggérera dans notre cœur : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jn 2:5)
En nous quittant, Marie nous entraîne dans son sillage vers Dieu. Elle nous montre le chemin de l’harmonie parfaite avec Dieu. Comme un enfant, confions-nous donc à Marie. Tournons-nous vers elle en toute circonstance de notre vie. Marie reste pour nous un modèle de simplicité et de modestie. Avec elle, ouvrons notre âme à Dieu en toute confiance et intimité. À l’exemple de Marie qui a consenti avec allégresse à recevoir Jésus en elle, apprenons à accepter avec joie tout ce que Dieu a déposé en nous. À chacun sa mesure, vivons comme Marie, en symbiose avec Dieu. Sur sa trace, mettons-nous avec empressement au service de nos frères et sœurs. Apportons une note de joie et d’espérance autour de nous.
« Je vous salue, Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous ! » Vierge Marie, notre Mère à tous, conduis-nous sur le chemin de la sainteté et aide-nous à nous approcher chaque fois plus de ton Fils Jésus. Que Marie soit notre guide et notre soutien.
Nguyễn Thế Cường Jacques
Bonjour,
Je vous ai mis en lien pour la semaine en cours et pour la semaine du martyrium avec Ignace de Loyola ainsi que pour l’homélie de l’assomption.
Merci infiniment, Cordialement,
Jacques
0781028871
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